L'étreinte

Adulte
Tout public à partir de 5 ans

Réalisation, mise en scène et interprétation : Valerio Point
Mise en scène, technique : Laïs Godefroy
Création des marionnettes et de la scénographie : Valerio Point

L'histoire

Allongé sur un grand drap de coton mauve, un jeune couple est endormi. Deux solitudes bleu-ciels sommeillent dans l’abandon de leurs rêves verts-d’eau.
A leur réveil, une attente brève et profonde, leurs sens pourpres émergent du sommeil. On y perçoit la précarité des corps, la fragilité des âmes vertes-de-gris et les traits appuyés du désir.
Un regard pour premier accord complice, puis l’expression du plaisir de ces corps frêles qui se cherchent et se frôlent, de ces mains noires qui caressent et envoûtent…

Le propos

L’étreinte est un spectacle de marionnettes à fils, de forme courte qui parle sans complaisance et le plus simplement possible du désir entre deux êtres et de leur envie de devenir amants. Une mise en image épurée dévoile la sensualité que peuvent dégager des corps fragiles, sensibles et timides. Un moment éphémère où regards, caresses, écoute et attention se dévoilent aux regards. Un moment fragile entre deux marionnettes et le public. Un moment où le matériel devient futile et où la relation humaine est importante. Ce spectacle est à la recherche d’une forme d’essentiel.

Comme image forte et vecteur du désir, j’utilise des corps non-conformes à l’image contemporaine, des corps maigres, mal proportionnés, à la peau pâle et aux doigts noirs où seul le visage, les mains et les jambes sont dénudés. D’une animation délicate des fils naissent des mouvements fluides et ondulants qui donnent à ces corps qui s’effleurent et s’oublient, une forme d’animalité, une identité qui leur est propre.

Ce spectacle est travaillé de tel manière que les images créées soient accessibles au plus grand nombre, sans pour autant donner de leçons ou être moralisatrices. Ces images en mouvement sont douces et poétiques. Il commence par des regards, s’enchaîne sur ces corps entrant en contact et s’achève par une étreinte un peu maladroite, laissant ces amants dans leur intimité et le public avec son imaginaire et son histoire. Le propos du spectacle et l’attention du public ne tiennent qu’à de petits gestes sensibles.
Pour l’esthétique du spectacle, la scénographie et la construction des marionnettes, je me suis inspiré des dessins d’Egon Schiele, sans imiter son travail, mais plutôt en trouvant des caractéristiques fortes et pertinentes que je mêle à mon propre style et à mes propres visions.

J’ai construit pour ce spectacle des marionnettes à fils. Les fils donnent de la souplesse et de la fragilité aux mouvements de l’objet animé et mettent une distance entre le marionnettiste et ses marionnettes, lui offrant ainsi plus une place d’observateur/accompagnateur que de manipulateur, une relation de complicité. J’ai construit deux marionnettes mesurant environ 80 cm. Elles sont faites de bois, de pâte époxy et de tissus de coton. Tout les membres sont articulés et une attention toute particulière est portée aux mains. Les doigts bougent indépendamment les uns des autres afin de se rapprocher des expressions caractéristiques qu’Egon Schiele donne à celles de ses personnages.

La scénographie est particulièrement simple et épurée. Les marionnettes évoluent sur une scène circulaire de 70 cm de rayon. Si la représentation a lieu dans l’obscurité, de petits projecteurs sont disposés autour de la scène.

La musique est interprétée en direct par un clarinettiste ou une violoncelliste. Le son est une entité à part entière qui avec le marionnettiste fait le lien entre les deux personnages et permet de relever le rythme lent de la gestuelle langoureuse des marionnettes.

Ce spectacle visuel et sans parole se veut sans artifice ni superficialité. Il se situe loin des images violentes et des rythmes rapides et saccadés que l’on a l’habitude de voir sur la plupart des écrans.